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ASA 1000 GT : La Ferrari 'Lowcost'

Des fois pour faire de grandes choses, il faut faire de petites choses. C'est la vision qu'on eut chez Ferrari et Porsche (un autre article à venir sur COCKPIT).

Enzo Ferrari il commandator avait une vision lointaine et une idée précise de ce qu'il voulait.

Chez Ferrari, l’idée d’étendre la gamme vers le bas n’est pas neuve ! Et pour cause : pour financer la dispendieuse Scuderia au programme compétition fort chargé, Enzo Ferrari avait même songé commercialiser une micro Ferrari de moins de 4 mètres et d’un litre de cylindrée !



Le Commendatore Enzo Ferrari songe de plus en plus à développer une mini Ferrari et commande à ses ingénieurs, un petit moteur à 4 cylindres de 850 cm³. Ce dernier se révèle prometteur, car il développe la coquette puissance de 75 chevaux ! Le moteur est testé intensivement dans une Fiat Coupé de série, avant que le projet ne soit remisé au frigo…


Chez Bertone, c’est le jeune Giugiaro qui a la charge d’habiller la petite Ferrari, il livre un dessin typiquement italien, avec des feux ronds, un arrière fuyant… Le premier prototype est assemblée en 1961 et achevé pour le salon de Turin de la même année, où la voiture y est officiellement présentée. Mais ce n’est pas sur le stand Ferrari que la voiture se trouve, c’est chez Bertone qu’il faut aller. Et aucun lien n’est fait avec Ferrari, la voiture n’affichant d’ailleurs qu’un drapeau comme logo. Entre temps, malgré l’état d’avancement du projet, Enzo Ferrari a tranché et décide de renier ce projet de peur d’écorner l’image de Ferrari et ses voitures à moteur V12. Celle qui était annoncée un temps que la Ferrari Dino 1000 voit son avenir s’assombrir.


Un petit quelque-chose de la 250 GTO !

En 1961, Ferrari caresse à nouveau cette idée de mini Ferrari. Les meilleurs ingénieurs de la maison sont mis sur le chantier, dont le célèbre Giotto Bizzarrini qui conçoit un châssis tubulaire assez similaire à celui de la… 250 GTO dont il est également l’auteur ! Quant au moteur, il voit sa cylindrée réalésée à 1.032 cm³. La puissance grimpe parallèlement et affiche pas moins de 91 chevaux à 6.800 tr/min. Pour l’époque et la cylindrée, cette valeur est tout bonnement phénoménale !


Commercialisation

Dessinée par Giugiaro pour le compte de Bertone, l’ASA 1000 GT se voit présentée au salon de Turin… sur le stand de Bertone ! En effet, Enzo Ferrari refuse d’assumer la paternité de la chose : une Ferrari se doit d’avoir un V12 et ne peut afficher une mécanique aussi « prolétaire » sous le capot. La voiture est donc commercialisée sous le nom d’ASA (pour Autocostruzioni Societa per Azione) et se voit dirigée par un grand industriel du nom de de Nora, un fidèle client et ami d’Enzo.


Un lourd échec commercial

En dépit de nombreux succès en compétition, de projets prometteurs pour l’avenir (avec notamment un mini 6 cylindres de 1,3 l et un 4 cylindres de 1,8 l) et même une version Spyder, l’Asa ne trouva jamais son public. Trop chère, elle était également délicate à conduire du fait de son moteur très puissant, mais manquant cruellement de couple. Et pour assombrir le tableau : la boîte à 4 vitesses présentait un étagement ne permettant pas une exploitation optimale de cette bouillante mécanique.


Un destin trop brutalement stoppé

Même refrain pour l’entretien : le 4 cylindres est étroitement dérivé des célèbres V12 de la marque et réclame donc des soins en rapport ! Rajoutez à cela une mise au point bâclée et donc, une fiabilité largement perfectible et vous comprendrez l’échec commercial. Dommage, vraiment, car si Ferrari y avait vraiment cru et développé correctement ce modèle, l’ASA 1000 GT aurait pu être l’une des plus fantastiques petites GT de l’époque.



Aujourd’hui

Produite en une centaine d’exemplaires entre 1963 et 1966 (dont 7 cabriolets !), l’Asa 1000 GT est une pièce très rare. Reste une bagnole recherchée aujourd’hui que les spécialistes s’arrachent à des sommes astronomiques (pour moi, 6 chiffres, ça devient beaucoup non?)… et peu connue des néophytes. A défaut d’en conduire une un jour, elle est la preuve qu’un petit 4 cylindres d’un seul petit litre peut être aussi recherché que des pedigrees plus prestigieux. Car à l’époque, ce qu’on lui reprochait (le manque de pedigree) c’est ce qu’on admire aujourd’hui : la lignée cachée, l’héritage discret, que seul l’amateur connaît.

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