Hans Heyer est un ancien pilote allemand né en 1943 qui a commencé par le Karting puis pilote dans les courses d'endurance et de voitures de tourisme. Il a été sacré vainqueur du championnat d'Europe de tourisme en 1974, vainqueur du championnat DRM (Deutsche Rennsport Meisterschaft) en 1975, 1976 et 1980.
Un bon palmarès, ce qui lui a permis d'entrevoir son rêve ultime, celui de piloter en F1. Cette chance il l'a eut en 1977 quand il a été engagé par la nouvelle équipe allemande ATS de Gunther Schmid pour piloter la deuxième ATS Penske PC4-Ford pour le GP d’Allemagne. Cependant il n'a pas eut la chance de qualifier avec une demi-seconde d’avance, il réalise le 27e temps sur 30 alors que seul les 24 meilleurs temps sont autorisés à prendre le déport le lendemain pour la course. Il est alors troisième réserviste, ce qui signifie qu'il aurait la chance de courir que si trois pilotes abandonnaient. La chance n'étant pas au rendez-vous et son rêve de participer à un Grand Prix de F1 devient alors qu'un mirage. Il devait plier bagage pour rentrer chez lui, mais on ne sait comment il a réussi à prolonger son séjour en F1 d’un jour supplémentaire en se frayant un chemin dans la course de dimanche !
Quoi qu'il en tient, voyant son rêve fondre comme neige au soleil, Heyer va forcer sa destiné, il décide quand même de prendre le départ de la course, sortant des stands et rejoignant le peloton sans que les officiels s'en rendent compte, peut être aidé par la confusion autour de la défaillance des feux de départ, mais la vraie raison c'est qu'il avait élaborè un plan audacieux qu'il racontera plus tard : « J’ai placé ma voiture à un endroit stratégique et je l’ai entretenue. Les grid girls étaient des pilotes de karting à l’époque, et je connaissais bien la plupart d’entre elles. J’ai dit : les filles, quand vous revenez de la grille, restez autour de ma voiture et donnez-moi de l’intimité. Aussitôt dit, aussitôt fait : le peloton se met en route, peu de temps après – sous les acclamations des fans – un troisième pilote allemand fait son entrée en piste après Hans Stuck dans la Brabham-Alfa et Jochen Mass dans la McLaren-Ford !
Heyer est alors entrain de réaliser son rêve, piloter en F1, et il remonte dans le classement jusqu'à la 19e position aidé par divers abandons et avaries mécaniques de ses concurrents du jour, la change semble avoir changé de côté !
Ultime revirement, neuf tours après avoir commis son forfait, sa boîte de vitesse le lâche et l’Allemand regagne les stands pour abandonner.
Rendez-vous compte, les officiels n’avaient toujours pas remarqué sa présence en piste malgré neuf passages devant la tour de contrôle !
Ce n’est qu’au retour au garage que Heyer se fait pincer. Le pilote écope d’un Grand Prix de suspension pour son insubordination mais la sanction se révèle inutile puisque l’Allemand arrête sa carrière F1 le soir même. Ironie du sort, ATS le remplacera par un autre Hans, Hans Binder, né dans les montagnes du Tyrol !
Heyer démasqué, il sera disqualifié et aura une interdiction à vie de piloter en Formule 1.
Quoi qu'il en soit, Hans Heyer à force de culot réalisera qu'en même son rêve de piloté lors d'un GP de F1 et rentre dans l'histoire en étant l'unique pilote a être crédité d'un DNQ (Did Not Qualify), DNF (Did Not Finish) et DSQ (Disqualified) dans la même course, et le tout en une unique participation, un palmarès inédit.
Dans l’aile de haute sécurité de la Formule 1 d’aujourd’hui, c’est une impossibilité.
Pour nous, cela rentre dans le charme atypique des courses des années 70-80 où tout est possible, une histoire qui commence une série extraordinaire de cette époque folle.
Hans Heyer s’est retiré de la course en 1989 après avoir participé à 999 courses, mais est revenu pour faire son 1 000e départ dans une course de la Volkswagen Polo Cup au Norisring en 2004.
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