L'autocars (trajets interurbains) et l'autobus (trajets urbains et périurbains) ont été de tout temps les des moyens de transport privilégiés en Algérie, ils sont servis dans le tourisme, le transport du personnel, transport universitaire, les transports de voyageurs inter-wilaya et transsaharien.
Si l'autocar à très vite pris une place prépondérante dans le transport des passagers longues distances, l'autobus, lui, a fait une apparition tardive laissant la place aux autres modes de transports en commun à savoir les corricolos (calèches poussés par des chevaux), tramways et trolleybus apparus à la fin du 19e siècle.
A cette époque, les transports ruraux s'effectuaient dans des conditions invraisemblables à bord de pataches surchargées, avec des normes de sécurité déplorables et des tarifs à la tête du client. Les corricolos, moyen de transport urbain populaire, s'arrachaient souvent la clientèle au cours de bagarres très violentes.
Il faut faut attendre 1935 pour voir dans la capital Alger les premiers autobus. Ils assurèrent la navette Port Saïd - Maison Carrée, ils sont plus rapides que les tramways. Pour l’histoire, il faudra noter que le premier bus ayant fait son apparition dans la capitale était nommé le ''Cafard'', c'était un Berliet de 25 places très lent et asthmatique. Les bus seront généralisés dans la capitale à partir de l’année 1959. Charles de Gaulle, alors président de la République française, créa à travers le Plan de Constantine une filiale de la société Berliet à Rouiba. Cette entreprise sera nationalisée, quelques années après l'indépendance, pour devenir Sonacome puis SNVI. Le bus allait, petit à petit, prendre la place du tramway. Dans la même année (1959), la fusion du réseau des Tramways algériens (TA) avec ceux du CFRA a donné naissance à la Régie Syndicale du Transport Algérois (RSTA) actuellement l’Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger (ETUSA). Les bus de cette compagnie ont toujours gardé l'ancienne couleur : le bleu et blanc.
Dans les autres grandes villes du pays, la responsabilité des transports en commun est attribuée aux villes qui on adoptent la même stratégie où la gestion des transports est accordés a des sociétés d'exploitation dont les couleurs des véhicules leurs sont propres.
À Oran, la seconde ville du pays, c'est en 1949, suite à la réorganisation du réseau, que la ville achète 40 bus Renault pour remplacer le vieux tramway. En 1950 le nouveau réseau démarra, en 1956 circulait déjà 82 bus dont 18 autobus chausson du dernier modèle.
Après l'indépendance, l'état prend le monopole des transports, nationalise les entreprises, le bus devient alors pour une longue période le seul mode de transport collectif urbain après l'abondant du tramway et trolley. Il faut attendre 1987 pour que le marché se réouvre au privée qui va vite devancer l'entreprise étatique RSTA qui n'arrivait plus à satisfaire les besoins des algériens par manque de moyens financiers, les prix du transport étant symbolique et les finances de l'état au plus mal. Le privé devient alors un sauveur de cette situation de crise. Cependant au file du temps, les espoirs s'ammonises et les prestations de ces derniers son jugés déplorables où le gain d'argent rapide et le manque d'organisation sont la règle.
Il faut attendre les années 2000 et l'embellissement économique pour faire une refonte des entreprises, notamment avec la création de Etusa, à la place de RSTA, soumises à une politique et stratégies nouvelles, qui entraînera la modernisation de l'ensemble de son réseau d'infrastructures de maintenance et de formation grâce à une convention avec la Coopération Technique Belge (CTB) qui s'achève en 2007.
Mais, hormis la capitale Alger où l’opérateur public principal ETUSA a été préservé, les opérateurs historiques locaux ont fini par disparaître dans la plupart des villes du pays. La part du marché des opérateurs privés sur les services réguliers est de 100% dans des pôles urbains comme Batna, Skikda, Tiaret, Annaba, Sétif, etc.
La situation actuelle n'est certes pas optimale, mais la planification du développement des moyens de transport entrevoie des jours meilleurs pour le bus qui sera une des clés de l'efficacité du réseau des transports en commun.
Le prochain article sera sur le métro.
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