Le premier taxi à moteur à combustion interne capable de transporter jusqu'à quatre passagers est apparu à Paris, en 1899. En 1904, Louis Renault lance à Paris un premier modèle à deux cylindres axé sur le taxi.
Pendant cette période, ce qui servait en Algérie de taxi, était le corricolo (un calèche attelé à un cheval que dirigeait le cocher). Il desservait les communes d'Alger, St-Eugène, El Biar, Bouzaréah, Bir Mourad Raïs, Kouba, Hussein-Dey et Maison-Carrée. On pouvait louer ses services pour la demi-journée (6h, 11 fr.) ou la journée (12h, 20 fr.). La voiture marchait à raison de 10 km/h en plaine et 7 km/h en montée, avec un arrêt d'un 1/4h tous les 10 km.
En 1922, les premiers taxis (à combustion interne) appelés en tant que tel, on fait leur apparition et étaient la propriété de l'entreprise S.A.T.A. (Société Algérienne de Transports par Automobiles).
C'étaient des taxis étaient Landaulet Delahaye 10hp, puis des Tropédos Delahaye de Luxe.
En 1924, une grève majeure des chauffeurs de taxis de la S.A.T.A. relative à leurs salaires fait plonger l'entreprise dans une crise financière.
En 1925, la S.A.T.A. cède à la Société Algérienne des Taxis Citroën un droit d'exploitation de sa branche taxis pour Alger uniquement.
Naturellement on voit l'apparition des taxis Citroën avec leur modèle B2 Laudelet.
Puis l'activité se développe.
En 1960, 528 taxis circulent dans le Grand Alger.
Après l'indépendance de 1962, dans sa politique de récompenser les anciens combattants de la guerre d'Algérie, en leur assurant un meilleur avenir, l'état règlemente l'activité de taxieur en attribuant les licences de taxi exclusivement aux détenteurs d'un licence moudjahidine (ancien combattant), anciens condamnés à mort de la guerre d'Algérie et leurs ayants droit, cette action rentre dans le cadre d'une série d'avantages à leurs égards en remerciement du service et sacrifice rendu à la nation algérienne.
Ces fameuses licences moudjahidines est de nos jours décriée et il est demandé de les remplacées par des licences administratives, du fait que le nombre restant des bénéficiaires s'amoindri d'année en année et que l'âge de ces derniers dépasse logiquement le tolérable en matière de conduite, mais il est difficile politiquement de toucher aux sacres de ceux qui ont libérer l'Algérie alors même qu'on est dans une période de transition où la jeunesse doit prendre la relève dans l'ensemble du pays.
Cependant en 2021, une première ouverture c'est faite par le ministre des Transports, Aissa Bekkai en collaboration avec le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, du dossier des licences de taxis. Une mesure qui semble satisfaire les taxieurs.
La Coordination des chauffeurs de taxi de la wilaya d’Alger (CCTWA) s’est félicitée de cette décision de ministre des Transports, qui résout ainsi « l’une des grands et vieux problèmes de secteur ».
« Nous ne réclamons pas l’annulation de ces licences des moudjahidines, nous respectons ces derniers et leurs rendrons toujours hommage. Mais nous demandons à ce qu’il y ait, au minimum, une certaine réglementation et que l’administration situe clairement les droits des locataires et des ayants droit et contrôler les prix de ces licences », a confié Sid Ali Aït L’Hocine, président de la CCTWA, affirmant que la rareté de ces licences entrave leur métier.
« Nous en avons assez de se déplacer à chaque fois et de rechercher les domiciles de ces ayants droit. Nous éprouvons beaucoup de difficultés pour trouver les détenteurs de ces licences, sans oublier qu’avec l’âge, les moudjahidines se font de plus en plus rares », a ajouté le président de ce syndicat, affilié à l’UGTA, qui compte plus de 16 000 adhérents.
L’annonce de ministre des Transports est « une bonne nouvelle », a-t-il estimé, en disant qu’il attende ainsi une invitation de ministre au dialogue pour discuter de l’ensemble des propositions et préoccupations des chauffeurs de taxi.
En fait, la CCTWA plaide pour plus de licences et de contrôle, en fixant leur prix par les administrations concernées (les services des APC et de wilayas), afin qu’il y ait plus de transparence, rappelant qu’il avait adressé plusieurs correspondances dans ce sens aux autorités concernées dont le Premier-ministre et le Président de la République, afin de trouver une solution à leur sollicitation.
Évoquant les problèmes rencontrés à propos des licences des moudjahidines, Sid Ali Aït L’Hocine a cité ce qu’il qualifie de « chantage » de certains détenteurs et ayant-droit de ces licences qui les louent à des « prix hors normes » aux taxieurs.
Légalement, la licence des moudjahidines est louée à 1 000 DA/le mois, un montant fixé et mentionné sur le formulaire de contrat, soit 12 000 DA l’année que devra normalement payer le taxieurs en contrepartie d’en bénéficier de ce document, indispensable pour exercer ce métier.
Or, certains ayants droit de ces licences « obligent les locataires de payer des sommes illégales et plus grandes sous peine de se voir retirer ce document », a dénoncé le président de la CCTWA.
Il a souligné que beaucoup de taxieurs ont dû, malgré eux, abandonner cette profession à cause de ces problèmes et contraintes, ajoutant que face à la diminution de ces licences de moudjahidine – cette licence à une durée de validité liée à la avec la vie de l’ayant droit -, beaucoup de taxieurs se trouvent contraints d’exercer clandestinement pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles.
« La loi oblige les chauffeurs de taxi à louer une licence de Moudjahid, à défaut de quoi la direction des transports ne lui délivrera pas une carte violette pour exercer légalement », précise Sid Ali Aït L’Hocine. La carte violette est valable pour uniquement une année. « Pour renouveler ta carte violette, ils t’exigent de ramener le certificat de vie du Moudjahid ou des ayants droit. Chose faite par ces derniers en contrepartie d’une somme non-réglementée malheureusement. Fixée par la loi à 1 000 DA, le droit d’exploitation d’une licence de Moudjahid est cédé entre 3 et 6 000 DA dans la capitale. Dans certaines wilayas de l’Ouest, elle atteint même les 10 000 jusqu’à 15 000 DA », a-t-il indiqué.
La CCTWA a appelé ainsi à reformer l’octroi de ces licences de sorte à imposer plus de transparence et éviter toute opacité et pratiques préjudiciables aux opérateurs de ce métier.
Cette aparté résume à elle seule le gros malaise des taxieurs et des utilisateurs qui en paie le prix. Mais ce n'est pas le seul, le manque de véhicule et de pièces en ai un autre, qui poussent les taxieurs a ne plus utiliser leur compteur pour fixer le prix de la course, mais de d'avoir des tarifs préétablis bien plus élevés que celui du compteur. Autre méfait, les taxieurs n'exerce plus leur fonction pour emmener le client à la place demandée, mais fixe son propre trajet à son bon vouloir et ce qui était à l'origine un service individuel, les taxis deviennent collectifs au grand désarroi des utilisateurs. Cette anarchie à grande ouverte la voie aux taxis clandestins qui propose des services plus flexibles.
En 2012, une régulation de l'activité de taxi est faite, le décret, publié au journal officiel No 33, définit comme « taxi » tout véhicule automobile autorisé à assurer le transport des voyageurs et leurs bagages contre rémunération. Ce transport est effectué par trois types de taxis (individuel, collectif urbain ou encore collectifs non urbains).
Il est précisé que les taxis individuels sont « des services effectués à la demande sans limitation de parcours dans un véhicule de quatre (4) places assises, non comprise celle du conducteur ».
Les taxis collectifs urbains effectuent un itinéraire fixe alors que les taxis collectifs non urbains effectuent des itinéraires intercommunaux et inter wilayas en location divisée par un véhicule de 8 places assises. Ce service est réservé aux personnes physiques et aux sociétés de taxi fondées par des personnes physiques, les deux de nationalité algérienne.
Quant aux tarifs appliqués, ils sont fixés par la réglementation en vigueur, souligne encore le texte. En outre, l’exploitation d’un service taxi est subordonnée à l’obtention d’une autorisation accordée par la ministère aux personnes physiques qui doivent notamment être âgées de 25 ans au minimum, disposer en toute propriété d’un véhicule conforme, présenter les garanties de moralité et ne pas être frappées d’une incapacité d’exercice consécutive à une condamnation.
Pour les personnes morales, il est impératif de justifier d’une assurance contractée contre les conséquences pécuniaires de la responsabilité civile professionnelle, disposer d’un parc de 10 véhicules au minimum et justifier d’un central d’appel par émetteur.
Par ailleurs, les véhicules destinés à cette activité doivent être équipés d’un appareil de mesure horokilométrique dénommé « taximètre » en bon état de fonctionnement qui indique le tarif appliqué et le prix à payer.
Le défi est de l'appliquer !
En 2015, l'opération d'uniformisation des couleurs des véhicules taxi de la wilaya d'Alger (qui était déjà dans les années 70/80 : jaune et vert, puis abandonné) en orange et noir depuis, a été annulée de suite avec celle de l'obligation du port d'uniforme des taxieurs, sous le prétexte que le changement de couleur va affecter la valeur marchande de leur véhicule, ceci démontre le degré d'investissement des taxieurs.
En 2016, l'entrée en vigueur d'un nouveau cahier des charges concernant les chauffeurs de taxi, la situation semble toujours la même et rien n’a changé ni dans leur comportement ni dans leur présentation. Pour les anciens, un vent de nostalgie règne.
En 1987, l'état avait ouvert la porte aux compagnie privées de taxi et du transport en commun en général avec l'autobus comme nous vous l'avons présenté dans l'article précédent sur l'autobus. Malheureusement, et contrairement à l'autobus, l'expérience n'a pas était un succès avec l'abandon d'activité de ces dernières. Beaucoup ce tourne encore plus sur le taxi clandestin, illicites, mais toléré.
*Extraits du film Le Clandestin (الطاكسي المخفي ,Taxi El Makhfi') 1989
C'est en 2017, qu'apparaissent les premiers VTC (voitures de transport avec chauffeur), et avec elle une nouvelle ère pour le taxi s'ouvre, malgré que l'activité est décriée illégale par le syndicat des taxieurs. Ce qui ne changera rien du fait que le développent du VTC est en pleine expansion grâce à une interprétation de la loi qui contourne l'obligation de licence de taxi en plaçant ces entreprises en tant que prestataire de services qui met en relation le client avec des personnes en charges de les transporter, mettant ainsi la responsabilité directement à ces chauffeurs de VTC qui encourent tous les risquent juridiques.
Les autorités ont prévu une solution mais elle ne semble pas complète. A ce propos, la nouvelle loi sur l’autoentrepreneur en débat à l’APN actuellement permettra aux chauffeurs d’avoir un statut.
Le texte de loi en question intègre les chauffeurs des applications VTC dans la liste des bénéficiaires du statut d’autoentrepreneur au même titre que les développeurs des sites et des applications web, les gestionnaires des réseaux sociaux et un certain nombre de nouveaux métiers apparus avec la révolution technologique.
Le prochain article sera sur le tramway
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