Le premier réseau de métro est inauguré à Londres en 1863; il s’agit en fait d’un réseau de trains fonctionnant à la vapeur et circulant dans des tranchées. Il faut attendre les années 1890 avant de voir apparaître les premiers réseaux de transport souterrain fonctionnant à l’électricité, puis dans de nombreuses grandes villes aux quatre coins du globe, chaque réseau de métro porte en lui l’empreinte de son époque et de sa culture.
L'idée d'un métro à Alger a germée à l'époque coloniale. Un premier projet de métro a été élaboré en 1929-1930, puis un second projet, étudié en 1959 par la RATP (Régie Autonome des Transports Parisiens). Le projet acquiert alors une véritable dimension régionale et se tourne vers l’arrière-pays afin de désengorger le centre surchargé et de dynamiser les banlieues résidentielles. Si le projet de métro renaît de ses cendres, il doit alors faire face à la concurrence du monorail suspendu. Le monorail suspendu est une rame aérienne accrochée à un rail qui est mise au point à partir de 1956 en France. Les Algérois ambitieux rêvent d’installer à Alger ce futur symbole de modernité de « la capitale de l’Afrique du nord ». Mais la RATP s’y oppose fermement et écarte cette option de son étude, au motif que le système est peu rentable, relativement coûteux, et bien moins efficace que le métro. Cependant, son sort connaîtra en raison de la guerre de libération un sort identique, au moment même où les tramways d’Alger disparaissaient, quelques années après ceux d’Oran (1951), victimes du tout automobile et remplacés par des autobus. Les principales agglomérations disposaient de régies municipales monopolistiques, telles la RSTA (Régie Syndicale des Transports Algérois) ou la RMTC (Régie Municipale des Transports de Constantine).
Il faut attendre cependant après l'indépendance pour relancer l'idée et plus exactement le plan d’aménagement de 1969-1970.
Mais c’est seulement au début des années 1980 que le projet semble pouvoir avancer avec les études de la SOFRETU (filiale ingénierie de la RATP) qui prévoient la réalisation d’un réseau de 64 km composé de trois lignes et la création en 1984 de l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA). Las, les crises, économique (chute du prix du pétrole en 1986), puis politique, ralentissent la réalisation du projet et l’hypothèse de l’ouverture d’un premier tronçon en 1989 (Algérie-Actualités, 1984) est repoussée aux calendes grecques : si les premiers coups de pioche sont donnés dès 1990, seuls 3500 m de tunnel ont été creusés dix ans plus tard dans un sous-sol particulièrement difficile. La situation sécuritaire durant la décennie 1990, le manque de financements dû aux crises pétrolières, des erreurs de réalisation ou encore un long litige juridique opposant l’entreprise française VINCI à l’Entreprise du Métro d’Alger (EMA) vont à chaque fois repousser la réalisation des travaux du métro. En 2002, le gouvernement algérien relance le projet par un avis d’appel d’offres international et les travaux reprennent en 2003, mais les retards se multiplient. Il faut donc attendre le 1er novembre 2011 pour que le premier tronçon de la première ligne (9,5 km, 10 stations) est mis en service entre Tafourah-Grande Poste. Le coût global de cette première phase aurait avoisiné les 1200 millions d’euros.
En 2024, le métro d'Alger, le seul du pays compte un réseau de transport urbain de la capitale couvrant un territoire de 10 communes sur 16.8 km sur 19 stations de Métro et est en cours de prolongement. A terme, l’objectif est d’étendre le réseau du métro d’Alger à 60 km de long et de compter 58 stations.
Fait particulier, la station de La Place des Martyrs, Sahet Chouhada, cache dans ses entrailles presque toute l’histoire urbaine d’Ikosim, l’ancien comptoir punique dont la création remonte au IVe siècle avant l’ère chrétienne, elle est la troisième station-musée en Méditerranée après celles de Rome et d’Athènes.
Le second métro en Algérie est prévu dans la ville d'Oran. C'est en 2008 que le métro d'Oran a été présenté dans l'hémicycle de la wilaya d'Oran et sa construction était prévue pour 2014.
En janvier 2014, bien que l’étude technique n’ait pas été achevée, il a été annoncé qu’un appel d’offres impliquant des soumissionnaires internationaux serait lancé pour le premier tronçon, après la finalisation de l’étude technique. La première section, qui aurait une longueur de 12,8 km (8,0 mi) et 13 stations et devait être ouverte au public en 2020.
En mars 2014, le directeur des transports de la Wilaya d’Oran, a indiqué que l’étude technique était finalisée. Le coût attendu du projet a été estimé à 138 milliards de dinars algériens (1,3 milliard d’euros) et aurait une longueur de 19,66 kilomètres (12,22 mi) et comprendrait 20 stations. Le début de la construction était prévu pour la fin de l’année 2014 pour la première étape.
Mais le chantier n'a jamais démarré et en 2024, dix ans après les dernières annonces, le projet de métro est toujours au point mort.
Le prochain article est sur le monorail.
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