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Photo du rédacteurCOCKPIT

La Saga du Rallye Alger - Le Cap (1951 - 1961)

Un des plus long rallye de l'histoire environ 15 000km sur les terres Africaines du Nord au Sud, un mois et demi de trajet, c'est ainsi que le Rallye Alger - Le Cap dont certains l'appel "Raid Méditerranée - Le Cap de Bonne Espérance", est devenu mythique même si il est moins populaires de le Rallye "Le Dakar", mais ceci est du à son époque où les moyen de communication et de diffusion étaient moins nombreux. Ceci, ce Rallye qui a connu 5 éditions : 1951, 1953, 1956, 1959 et 1961, compte parmi les plus rudes et les plus endurants de l'histoire. Il faut aussi noter que ce rallye est issu de la propagande francaise que du pari sportif. En effet depuis 1930 et le centenaire de la présence francaise en Algérie des rallyes sont organiser par l'armée francaise sous le couvert du comité de " Les Amis du Sahara et de l’Eurafrique "dont le Général de brigade Octave Meynier était le Président. Ces rallyes sont réalisés avec le concours des Automobiles Clubs Africains et sous le contrôle de la Fédération Internationale de l’Automobile les grandes compagnies de pétrole préparèrent, avec soin, le ravitaillement dans toutes les étapes. Tous les pays africains s’ingénièrent, de leur côté, à compléter l’hébergement dans les lieux les plus reculés.

Mais cela n'enlève en rien les exploits accomplis par les participants a affronter aussi biens les difficultés climatiques, que les contraintes techniques de leurs véhicules. En somme un gros chapeau à eux.


Extraits de l’article paru dans le n° 99 de la revue « Le Saharien », 1986

" Dès 1938, l’Association des Amis du Sahara, sur l’initiative du général Meynier, avait entrepris la préparation d’un rallye automobile international entre la Méditerranée et Le Cap de Bonne Espérance, qui aurait été la suite normale du rallye Méditerranée - Niger de 1930 et aurait montré les nouveaux progrès réalisés sur un itinéraire qui, cette fois, passait de 6.000 à 15.000 kilomètres.
La deuxième guerre mondiale toute proche ne le permit pas.
Le projet ne put être repris qu’en 1950 avec la concours des Automobiles Clubs africains et sous le contrôle de la Fédération Internationale de l’Automobile. Les grandes compagnies de pétrole préparèrent, avec soin, le ravitaillement dans toutes les étapes. Tous les pays africains s’ingénièrent, de leur côté, à compléter l’hébergement dans les lieux les plus reculés. Ce I° rallye eut un grand succès et les 32 voitures parties du bord de la Méditerranée, arrivèrent au jour dit et à l’heure prévue sur la grande place de Capetown au pied de la montagne de la Table, à l’exception d’un seul concurrent dont la voiture fut avariée au cours de la dernière étape aux bords même de l’Océan Indien.

« L’itinéraire emprunté s’annonce raisonnable bien que non exempt de difficultés car tous n’auront pas dans les passages ensablés l’expérience de notre pilote pour les concurrents qui partiront d’Alger. »

  • Telle fut la conclusion des organisateurs sur cette première partie du parcours ayant pour obstacle majeur la traversée du Sahara par la piste du Hoggar, Il faut dire que la grande piste nord-sud saharienne a été entièrement refaite à l’occasion de ce premier rallye annoncé.

  • Ce qui ne veut pas dire que le rallye devient une promenade. Celui qui ne pourra pas passer en troisième au bon moment risquera le dérapage dans les virages avant Ghardaïa ou l’ensablement dans le reg près d’In-Salah, les cailloux du Tademaït feront souffrir les pneus et les nombreux virages des Monts du Moudir et du Hoggar mettront à l’épreuve les concurrents.

Fort de cette appréciation, le départ depuis Alger pouvait être donné pour cette première édition.


1 ére Édition 1951

La course se déroula sur 15 000 kilomètres en 11 étapes du 30 décembre 1950 au 23 janvier 1951, dont simplement 700 sur routes bitumées, avec 32 véhicules partants (75 équipiers et 7 nations) pour 31 arrivés. Une équipe militaire française sur pick-up Delahaye, appartenant à la Première catégorie, celle des tout-terrains, remporta l'épreuve sur l'un des six véhicules de ce type engagés par la marque, répartis en deux groupes. Le capitaine Monnier et le colonel Henri Debrus faisaient partie de l'équipage victorieux. Pour les voitures, en classe >2L. Veglia l'emporta sur Willys-Jeep, en classe 1.1 à 2L. Lapalu sur Land Rover fut le vainqueur, et en moins de 1.1L. Mme D'Ieteren devint lauréate, sur Volkswagen1. Durant la même période, André Mercier et Charles de Cortanze (vainqueur de classe à Liège-Rome-Liège en 1950 sur 203) couvrirent -indépendamment- un trajet inverse à celui de l'épreuve en moins de 17 jours seulement, sur Peugeot 203 entre le 26 décembre 1950 et le 11 janvier 1951 (15 020 kilomètres).


Épilogue :


Quelques pugilats furent à déplorer entre concurrents en 1951 :

  • un homme étant même abandonné dans le désert par son propre équipier car jugé indésirable.

  • Edouard Buchmann envisage de rentrer par la route sur Alger, afin de battre le record établi quelques semaines plutôt par l’équipage Mercier/De Cortanze sur Peugeot 203 à l’occasion du retour sur Alger après leur reconnaissance effectuée sur l’itinéraire sub-saharien du 1er rallye.

  • Mais d’autres concurrents ayant le même projet, il préfère vendre la voiture sur place et rentrer par avion avec l’argent de la vente dans un junker de l’ex armée allemande qui transportait du fret.



L’itinéraire choisi était celui du Hoggar :

Alger – Laghouat : 342 km, route de piste • Laghouat – Arak : 1243 km, piste de sable Akak – Tamannrasset : 400 km, falaises de roche friables, cols du Hoggar Tamannrasset – Agadès : 911 km, pistes de sable, tempête de sable, panne et réparation, tôle ondulée, pistes de brousse coupées de ravin. Agadès – Zinder : 473 km, piste dure, brousse rase et clairsemée Zinder – Kano : 235 km, piste de terre, poussiéreuse, chaleur Kano – Fort Lamy : 809 km, piste de terre, hautes herbes, rivières passages à gué ou par bac Fort Lamy – Bengassou : 1467 km, piste de terre, forêts, fauves Bengassou – Elizabethville : 4724 km, piste accidentée dans la forêt vierge ou savane Elizabethville – Broken hill : 455 km, piste moyenne sous climat tropical Broken hill – Johannesbourg : 1738 km, route moyenne Johannesbourg – Le Cap : 1532 km, bonne route sur une grande partie



2è Édition 1953

Les résultats obtenus éveillèrent tant d’intérêt que le Comité d’Organisation accepta de refaire le rallye tous les deux ans, et c’est ainsi qu’en 1952/53, le IIème rallye Alger – Le Cap suivait le même itinéraire et remportait le même succès, cette nouvelle manifestation vint mettre en lumière les améliorations de tous ordres réalisées sur la grande dorsale africaine.

Devant le succès rencontré d'emblée par le rallye, le même trajet fut alors emprunté par les concurrents sur près de 16 000 kilomètres en février, durant 25 jours. Fut déclarée vainqueur une Fiat 1900 type Kontiki tout spécialement préparée3, emmenée par l'équipage turinois d'usine Bruno Martignoni4, Gilo Rabezzana et Franco Mazzuccheli5. Elle fut triomphalement exposée sur le stand Fiat du Salon de l'automobile de Turin 1953.

(Le 12 mars 1953, le capitaine Jean Heurtaux et le colonel Marceau Crespin furent mandatés par l'armée française pour ramener une Delahaye type 235 Coach 6 cylindres 3.6L. de 152CV, en empruntant la route du Hoggar. Cette voiture venait de terminer dixième du rallye avec le commandant Pottier, le capitaine de Courcel et le sergent chef Houard. La chose fut faite en 10 jours, 5 heures et 15 minutes, ce qui constitua à l'époque un nouveau record de la distance sud-nord africaine établi entre le Cap et Alger, établi sur 14 300 kilomètres. Toujours indépendamment de l'épreuve, du 19 décembre 1953 au 25 janvier 1954, Michel Bernier et Jacques Duvey effectuèrent un peu auparavant le trajet du Cap à Alger sur 17 500 kilomètres seuls à bord d'une 2CV, avant d'aller classer leur véhicule au Rallye Monte-Carlo après une bifurcation par Oslo).



3è Édition 1956

Elle se déroula du 11 janvier au 25 février, sur le trajet inversé Le Cap-Alger, en 44 jours avec six voitures7 sur 13 500 kilomètres de distance. Terminèrent premiers ex-æquos des équipages italo-suisses, Bruno Martignoni-Schwartz sur Fiat 1100 TV et le Docteur Haldeman grand père d'Elon Musk sur Ford "RanchWagon" 5.4L (sur le deuxième tronçon Stanleyville-Alger de 6 812 km Marinai et Martine l'emportèrent sur Peugeot 203 (premier tronçon Martignoni-Schwartz du Cap à Stanleyville, sur 6 730 km).



4è Édition 1959

Le IVème rallye, Alger – Le Cap, pour lequel les concurrents pouvaient s’engager :

  • soit pour une section Alger - Stanleyville,

  • soit pour la section Stanleyville – Le Cap,

  • soit enfin pour la totalité du parcours Alger – Le Cap,quitte Alger à partir du 7 janvier 1959 pour arriver à Stanleyville à partir du 26 janvier.

  • La deuxième section quittait Stanleyville le 29 janvier pour arriver au Cap le 20 février 1959.

Après 44 jours de course du 7 janvier au 20 février, l'Allemand Karl Kling associé au copilote Rainer Günzler a Mercedes avec l'équipage Karl Kling/Rainer Günzler vont démontrer une nouvelle fois que le moteur diesel peut offrir de bonnes performances sportives en remportant le Rallye long de 14.045 km : Alger - le Cap à bord d'une 190D. La vitesse moyenne s’établira à 80.6 km/h. L'ancien pilote de Grand-Prix Kling déclarera que c'était la voiture de course la plus lente qu'il avait eu à conduire au cours de sa carrière. L'OM 636 (OM = Oilmotor) qui équipait la 190D est un moteur légendaire qui fût non seulement utilisé sur les Pontons, mais également sur l'Unimog 319, des minibus ainsi que sur des bateaux. Il restera en production jusqu'en 1969, huit ans après la fin de la production de la Ponton.



5è Édition 1961 : transformé en Alger - Bangui - Alger

Alger – Le Cap était, dès le mois de janvier 1961, prêt à partir sur le même itinéraire, mais les choses avaient sensiblement changé dans le monde de l’épreuve transafricaine, et, tout d’abord, les dispositions d’esprit des organisateurs et des participants. A mesure que des améliorations étaient apportées à l’état des routes et des pistes, à leur équipement, aux facilités de communications, les constructeurs de véhicules, les pilotes, les gens de la presse se tournaient avec complaisance vers la performance, c’est-à-dire, la vitesse, plutôt que ce qui avait été la règle des premiers rallyes: la sécurité et le confort. Mais il y avait plus grave, et il s’avéra bientôt, pour des raisons d’incertitudes politiques, ce Vème rallye ne pouvait traverser le Congo ex-belge, devenu le Zaïre. Ce n’était plus un problème de tourisme, mais un problème de sécurité. On essaya donc de passer ailleurs qu’au Zaïre, un itinéraire de contournement fut trouvé, mais le temps manquait pour équiper ces nouvelles pistes comme l’avaient été les précédentes. La décision fut prise de faire du Vème rallye, un Alger – Bangui et retour. Comprenant :

  • un rallye touristique en 34 jours dénommé « la route africaine »

  • un rallye international Alger – Bangui et retour, soit 11.500 kilomètres avec quatre épreuves de vitesse sur les étapes difficiles du Sahara, le tout en 18 jours.

Le Vème rallye, quoique amputé de la moitié de son itinéraire, m’en a pas moins remporté le même succès que ses prédécesseurs.



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