Pendant la période coloniale française qui à durée de 1830 à 1962, l'Algérie c'est vu organiser 8 Grand Prix Automobile (6 à Alger et 2 à Oran) et 1 Grand Prix Automobile Sport, allant de 1928 à 1937.
Le Grand Prix d'Alger : Circuit de Staouéli (1928, 1929, 1930, 1937)
Les premiers GP d'Algérie ont eut lieu sur le circuit de Staouéli se situant à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de la capitale Alger. Le circuit de type urbain aménagé les occasions est d'une longueur de 7.2km et les courses comprenaient 50 tours pour une distance à parcourir de 360km.
- G.P.Sport d'Alger 1928
En marge du 1e G.P.A. d'Algérie, est organisé un G.P.A. d'Algérie Sport qui opposait des voitures Sport dans les mêmes conditions que le 1e G.P.A. d'Algérie, la course c'est produite la veille du G.P.A.
Aussi, le même jour du G.P.A. Sport est organisé le G.P. de Motocyclette.
- 1er G.P d'Alger 1928
Devant plus de 20 000 spectateurs et notable, les 11 voitures sélectionnés dont principalement des Bugatti et d'Amilcar ont prix le départ à 13h25 du Grand Prix d'Algérie sur 50 tours du circuit de Staouéli. Les voitures ont été placés devant la tribune par ordre de cylindrée. Les moteurs ont été démarrés et les conducteurs au volant ont attendu le signal de départ. Plus de 1 000 chevaux tournaient, impatients de commencer leur course. Le moment était vraiment impressionnant selon les présents.
Le héros local Lehoux a mené la course dans sa Bugatti du départ jusqu'au septième tour, il boucle le premier tour en 3m42s à 116.900 km/h de moyenne. Au troisième tour, une forte pluie tombe et le circuit glissant fait chuter Masse (Salmson) et Bucciali (Buc). Lorsque Lehoux s'arrête au septième tour, Meyer (Bugatti) prend la tête. Les trois Amilcars de Jaquin, Cloître et Dupont se battirent tout au long de la course. Meyer abandonne au 37e tour, quand Lehoux reprend la tête. Après 50 tours, Lehoux termine plusieurs tours devant Cloître et fait un tour d'honneur, Dupont et Jacquin. Les pilotes Bugatti Drouet et Mme Peltzer abandonnent ainsi que Clairac (Derby) et Seyfried (Salmson).
- 2e G.P d'Alger 1929
L'édition 1929, c'est déroulé sur un temps légèrement pluvieux, mais avec un publique plus nombreux que la première édition avec 50 000spectateur. Sur 12 voitures engagées, neuf se sont présentées au départ du Grand Prix d'Algérie sur 50 tours sur le circuit de Staouéli. Le héros local et ancien vainqueur Lehoux a mené la course dans sa Bugatti du début à la fin. Miquel a écrasé sa Bugatti dès le début, tandis qu'Avon a retiré son BNC après neuf tours. Dupont (Amilcar) occupe la deuxième place jusqu'à ce que sa voiture tombe en panne au 18e tour, quand Eberhardt (Bugatti) hérite de la deuxième place jusqu'à ce que son moteur tombe en panne quelques tours avant la fin. Jaquin (Amilcar), Bouville (Bugatti) et Cloître (Amilcar) ont occupé la troisième place à plusieurs reprises. Au final, Lehoux a terminé plusieurs tours devant Cloître, Jacquin et le dernier classé Desvaux dans la plus lente des Amilcars.
- 3e G.P d'Alger 1930
Une course avec une Formule Handicap et Formule libre.
Vainqueur Philippe Étancelin sur Bugatti.
- 5e G.P d'Alger 1937
Retour sur le circuit de Staouéli (lire ci-dessous les G.P. d'Algérie précédents) pour ce ultime G.P. d'Algérie. Le parcours beaucoup plus court pour une course de voitures de sport.
Wimille a remporté sa troisième victoire consécutive en Algérie. Il a mené sa Bugatti T59 à la victoire dans la première manche et a terminé deuxième derrière la Delahaye 135CS de René Carrière dans la deuxième manche.
Le Grand Prix d'Oranie : Circuit ARCOLE (1930, 1932)
Quels que semaines à peine avant le G.P. d'Algérie le tracés de ce fût dessiné, une rivalité entre Alger et Oran se fait sentir pour ce nouveau G.P. qui fera pour les français sous le ''centenaire de l'Algérie'' française.
Un circuit long de 9.046km et 35 tours à effectués pour une distance totale de 316.6km avec un tracé avec de lignes droites favorisants la vitesse avec un bon bitume à l'exception d'une partie qui mettra les amortisseurs à dure épreuves.
- 1e G.P d'Oranie 1930
Ainsi, pour cette anniversaire, il est inutile de parler de la publicité fait autour de cet événement contrairement aux précédents, c'est donc dans une ambiance particulière que ce G.P. se fera.
Le Grand Prix d'Oran a été disputé en trois classes, les deux plus grandes classes étant entièrement composées de Bugatti. La première partie de la course a été dominée par Lehoux, Etancelin et Zehender, mais un par un, les favoris ont abandonné et à mi-parcours de la course, les trois premières positions ont été détenues par les voitures de cycle Amilcar avec Dupont en tête de la course. Les abandons se sont poursuivis et finalement il ne restait plus que 7 concurrents sur 19 partants. A un tour de l'arrivée, Dupont doit faire un arrêt au stand à cause d'une crevaison et de Maleplane (Bugatti) qui avait reculé en début de course devient le vainqueur surprise suivi de Dupont et Doré dans une Bugatti 1,5 litre.
La course comprenait une course de voitures de sport le samedi 26 avril et une course de Grand Prix le dimanche 27 avril. Un circuit a été choisi près de la ville d'Arcole (Bir-El-Djir) à l'est d'Oran. Le circuit d'environ 9 kilomètres de long était composé de quatre sections de route formant ensemble un rectangle irrégulier. Parmi les routes, selon l'Auto , une était excellente, deux étaient praticables tandis que la dernière était franchement très mauvaise et constituait un défi pour le châssis et la suspension. La course de voitures de sport a duré 30 tours, le Grand Prix 35 tours pour un total d'environ 316,6 km.
Outre la victoire au général, les concurrents se battaient également pour l'une des trois victoires de classe. Les classes étaient 1100cc, 1101-1500cc et plus de 1500cc. Les prix pour l'ensemble de la course étaient de 50.000, 30.000, 15.000, 10.000, 8.000, 5.000 et 3.000 Fr. pour les sept premières places.
Pour le centenaire de Bugatti, sortie de la série spéciale limité à 4 exemplaires , c'est le modèle centenaire 16.4 composé ; 1 par couleur de coureur.
Lehoux prend la tête de la course tandis que Czaykowski et Joly ratent le départ et s'éloignent à quelques secondes des autres. Lehoux a fait le premier tour en 4m22s pour mener la course suivi d'Etancelin, Zehender et de l'Espée. De l'Espée a cependant rapidement été mis hors course avec un moteur cassé, tout comme Joly avec un problème de magnéto. Au tour suivant, Gaupillat et le comte Czaykowski ont tous deux dû abandonner avec des pistons cassés.
De Maleplane rejoint la lutte pour la tête avec Lehoux, Etancelin et Zehender et pendant les quatre premiers tours il n'y a pas eu de changement dans l'ordre entre les quatre pilotes Bugatti. Etancelin prend la tête à Lehoux au cinquième tour, mais au tour suivant Lehoux revient en tête. Cinquième de la course, Dupont dans son Amilcar.
Au 12ème tour un pneu éclate sur la Bugatti d'Etancelin et la voiture se renverse au virage St Jean Baptiste. Heureusement, Etancelin a survécu à l'accident avec seulement des douleurs dorsales mineures.
Après 12 tours, trois autres concurrents ont dû s'arrêter là. Zehender a dû abandonner avec un arbre d'hélice cassé, Longueville avec un radiateur éclaté et Scaron, qui avait eu une course difficile, a retiré son Amilcar en raison d'une panne de carburant après avoir fait plusieurs arrêts aux stands pour des réparations.
Alors que Lehoux détenait une avance écrasante avec une vitesse moyenne de 124 km/h, de Maleplane reculait, effectuant probablement un long arrêt au stand, cédant la deuxième position à Dupont avec son Amilcar. Puis soudain Dupont se retrouve en tête lorsque Lehoux abandonne au 14e tour.
Les principaux prétendants étant partis, après 15 tours, les trois premières positions étaient occupées par Dupont, Jacquin et Cloître, tous dans des voitures-cycles Amilcar. De Maleplane est retombé à la quatrième place et Doré suit en cinquième position. Dreyfus s'est arrêté à mi-course lorsqu'une bielle a lâché prise dans sa Bugatti empruntée, provoquant l'explosion du moteur avec des morceaux projetant à travers le capot de la Bugatti.
Au 18ème tour Jacquin abandonne sur problème de valve et au 20ème c'est au tour de Cloître de s'arrêter à cause d'une bielle cassée.
Dupont détenait une avance sûre de 2m40 sur de Maleplane et même lorsque ce dernier était plus rapide et se rapprochait pendant la dernière partie de la course et que Dupont devait faire un arrêt pour faire le plein, il semblait certain que le pilote Amilcar gagnerait la course de manière sensationnelle. Mais au 34ème tour Dupont rentre au stand avec un pneu crevé et lors du changement de pneu de Maleplane le dépasse pour prendre la tête à un tour de l'arrivée. C'est donc de Maleplane qui sort vainqueur tandis qu'un Dupont déçu qui prend le drapeau 1m26s plus tard doit se contenter de la victoire de classe et de la 2ème position au général. La Bugatti de Michel Doré est troisième, déjà doublée par le leader. La course s'est poursuivie pour que les voitures restantes parcourent toute la distance. Amilcar de Lelio Pellegrini à la quatrième place a bouclé le 35e tour plus de 30 minutes plus tard avec Jean d'Hiercourt non loin. Mme. Anne Itier est sixième et le dernier arrivé, Bychawski sur Bugatti, boucle son 35e tour plus d'une heure après de Maleplane.
- 2e G.P d'Oranie 1932
En 1932, le deuxième Grand Prix d'Oran a lieu le 24 avril, le même jour que le Grand Prix de Rome au Littorio.
L'événement comprenait un rallye avec 53 concurrents, une course de 1h15 pour les motos et une course de voitures de tourisme de 2 heures avec 20 concurrents le samedi, et un Grand Prix de 3 heures pour les voitures de course avec trois classes, 1,1 litre, 1,5 litre et illimité, en course ensemble. le dimanche.
Le nouveau venu Moll (Bugatti) prend rapidement les devants mais recule ensuite pour abandonner et Wimille (Bugatti) prend le commandement de la course suivi de Gaupillat (Bugatti). Il y a eu plusieurs abandons dont deux accidents où Mme Mareuse et Delorme ont été légèrement blessés. Lorsque Gaupillat a également abandonné, Wimille a dominé le reste de la course pour s'imposer devant Zehender (Alfa Romeo). Falchetto (Bugatti), qui avait pris le départ de la course avec 22 minutes de retard, a été le plus rapide sur la piste en avançant dans le peloton pour terminer sixième.
Le Grand Prix d'Algérie : Circuit de Bouzaréa (1934, 1936)
Le prochain Grand Prix d'Algérie n'eut lieu qu'en 1934. Un nouveau circuit, utilisé une seule fois, fut aménagé sur les routes de Bouzaréah, au nord d'Alger. Le parcours extrêmement exigeant a été qualifié de Targa Florio miniature avec une multitude de montées et de descentes et des virages serrés et sinueux. La route était également très étroite, ce qui rendait difficile le dépassement.
Un G.P. qui ce réalise en 2 manches de 15 tours x 8,1 km = 121,5 km
- 4e G.P d'Alger 1934
Un événement de fin de saison organisé en marge de l'hiver européen. La course s'est déroulée en deux manches de 15 tours avec les résultats de la manche ajoutés pour le classement final. On notera la présence d'une pilote, Hellé Nice.
La première manche a été remportée par Wimille (Bugatti) suivi de Brivio (Alfa Romeo) et Straight (Maserati). Chiron (Alfa Romeo) a dû faire un arrêt au stand alors qu'il était en tête et a terminé quatrième tandis que le héros local Lehoux (Maserati) est sorti large et s'est écrasé. Brivio a confié son Alfa à Chiron pour la deuxième course. Chiron a tenu la tête jusqu'à ce qu'il doive ralentir avec un amortisseur cassé. Straight, qui était deuxième pendant la majeure partie de la manche, a dû abandonner dans le tout dernier tour avec une boîte de vitesses cassée. Ainsi, la deuxième manche a été remportée par Wimille devant Chiron et Soffietti et c'était aussi le résultat global.
Après la course, certains pilotes se sont rendus au cimetière de Maison-Carée à Alger pour se rendre sur la tombe de Guy Moll.
- 4e G.P de Bouzaréa 1936
Ce Grand prix ne sera pas comptabilisé parmi les G.P. officiel, elle sera rebaptisée Targa Bouzaréa, quoi qu'il en soit de grands noms sports automobiles y ont participés comme pour les autres G.P.
Conclusion
Comme vous avez pu le constater, toutes les éditions des G.P. d'Algérie officielles ont été remportés par les voitures Bugatti, et les G.P. s'arrête en 1937 en raison de la 2GM, cependant, après la Seconde Guerre mondiale , les courses de voitures de sport feraient des retours sporadiques en Algérie. Pierre Boncompagni remportera une course de trois heures en 1953 à Staouéli sur une Ferrari 340 MM . 1955 a vu Louis Rosier prendre une Ferrari 750 Monza pour remporter un Grand Prix de Bougie organisé à Bougie à l'est d'Alger. Fernand Tavano a gagné en 1959 dans une Ferrari 500 TRC à nouveau à Staouéli, mais ceci est une autre histoire que nous allons vous faire découvrir dans des publications à venir.
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