On vous présente ici les principales voitures destinées aux chefs d'états de l'Algérie depuis son indépendance en 1962. Si l'indépendance de l'Algérie est proclamé pour le 5 juillet 1962, il faut attendre le 15 septembre, pour que Ahmed Ben Bella devient officiellement le premier président de l’Algérie indépendante, entre temps, c'est le premier ministre Youssed Ben Khedda qui occupe la fonction de Chef d'état. Pendant ce temps, la nouvelle administration algérienne dispose de la flotte de l'ancienne administration française conformément aux Accords d'Évian qui avait pour objectif de mettre un terme à la guerre en Algérie et de préciser les modalités de l'accession de celle-ci à l'indépendance.
On commence par la première voiture qui a fait parler d'elle et qui fut aussi la première a être rentré dans ce cadre. Avant elle, l'administration algérienne a ''hérité'' des voitures de son colonisateur français, une sorte de butin de guerre.
La Cadillac ''offerte par Kennedy''
Le président John Fitzgerald Kennedy, alors président des États Unis d'Amérique, est le premier dignitaire à féliciter l'Algérie pour son accès à l'indépendance. Déjà, auparavant, le 2 juillet 1957, en toile de fond de la guerre froide, JFC, fit, devant le Sénat des États-Unis d’Amérique en sa qualité de sénateur de l’État du Massachusetts, un discours d’une grande importance en matière de relations internationales devenu célèbre outre-Atlantique sous le nom de « discours algérien » (The Algerian Speech), et qui fit à cette époque l’effet d’un coup de tonnerre par une belle journée d’été et un prélude à l'indépendance de l'Algérie.
Ceci démontre l'attachement de Kennedy à la cause Algérienne et qui explique aussi le fait qu'à l'occasion de l'indépendance de l'Algérie, l'administration de Kennedy offre à cette occasion des cadeaux destinés à aider l'Algérie à développer son indépendance, dans ce lot on retrouve des ambulances ... et une Cadillac présidentielle.
Un petit aparté : le 8 octobre 1962 l'Algérie devenait le 109e membre de l'Organisation des Nations-Unies est une Oldsmobile sera la voiture de la représentation algérienne.
On verra que rarement de cette Cadillac et toutes traces ont mystérieusement disparues. Certaines légendes disent qu'elle se trouve encore à droite ou à gauche, soit dans le parking de la Présidence Algérienne ou chez un collectionneur privé, mais la réalité est bien plus triste que ça, car elle fut broyée dans les années 80 dans une casse d'Alger.
Le manque d'utilisation et de communication à son sujet et du principalement du fait que le régime algérien de l'époque (et encore de nos jours dans une mesure moindre) était plus attaché au bloc Soviétique qu'Américain. Surtout de l’Algérie a rompu ses relations avec les États-Unis en 1967 à la suite de la guerre israélo-arabe, pour les rétablir en 1974.
D'ailleurs, l'Algérie a reçu aussi a cette époque un autre véhicule présidentiel (ainsi qu'un avion présidentiel Iliouchine) de la part de ex Union-Soviétique.
ZIL-111D
En 1962, l'empire Soviétique venait tout juste de sortir la version Limousine (G) et une version cabriolet (D) de sa voiture ZIL-111 qui était une réponse aux voitures de leur ''ennemi'' américain en plein guerre froide (mais qui sera néanmoins inspirée par les Packard Patrician et Chrysler Imperial ! ). URSS était alors le principal fournisseur de l'Algérie sur le plan militaire et commercial, donc c'est un peu naturel que le premier président de la République Algérienne parade en véhicule provenant de l'Ex URSS.
BMW Autenrieth 3200 Super cabriolet
Cependant, la ZIL devait partager la scène avec un autre véhicule plus prestigieux, a savoir une BMW Autenrieth 3200 Super cabriolet et qui est le premier véhicule présidentiel commandé par l'état Algérien. Le choix d'utiliser l'un ou l'autre véhicule était un choix stratégique selon l'occasion et de l'invité du pays.
Vous avez les détails de cette BMW dans ce lien
Citroën DS Palace
Suite au coup d'état de 19 juin 1965, le nouveau président de l'Algérie (ancien ministre de la Défense Nationale) Houari Boumediene fervent défendeur du Tiers-monde et développeur d'un système socialiste en Algérie, ne pouvait s'afficher dans des véhicules en contradiction avec sa politique.
Il utilise pour son usage quotidien des Citroën DS dont il hérita de son prédécesseur. Il disposera de nombreux exemplaires identiques utilisés aussi par son administration.
Pour les parades, une DS 23 Cabriolet et spécialement aménagé sortait du garage.
Pour pouvoir voir une de ces DS, il faut partir au musée national du moudjahid d'Alger où elle est exposée.
Pour recevoir les invités de l'Algérie, le président Houari Boumediene continué d'utilisés au début de son mandat la Autenrieth 3200 Super cabriolet et a mis au retraite la Cadillac qui n'a pratiquement pas servie et la Zil. Il remplacera la BMW par une Mercedes 600 Pullman, un véhicule qui dispose d'une image plus statutaire et place l'Algérie parmi les grands acteurs de ce monde dans une Algérie qui se revendique comme la Mecque des révolutionnaires.
Une choix un peu imposé, car Boumediene n'aimais pas les signes ostentatoires, il avait déjà proclamé l'interdiction d'exposer les signes extérieurs de richesse ce qui explique le peu de nombre de voitures de luxe en Algérie et il avait reçu une Mercedes d'un Sultan du Golf qui n'utilisera jamais. Donc cette Pullman sera utilisée que pour les grandes occasions comme pour recevoir pour la première fois un président Français après l'indépendance, en l'occurrence Valéry Giscard d'Estaing, hors question de le recevoir dans une voiture française.
Elle sera par ailleurs ressortie par ses prédécesseurs pour accueillir leurs homologues.
Baroude d'honneur pour Citroën et pour Houari Boumediene qui signe l’histoire de la CX Landaulet en 1978 lorsqu'il passe commande à la carrosserie Chapron d’un exemplaire de ce type sur la base d’une Prestige. Il s’agit d’un véhicule d’apparat qui garde la longueur d’origine et dont la partie arrière du toit peut se découvrir pour se tenir debout (grâce à une barre de maintien). Il s’agit abusivement d’un Landaulet puisque les arches de toit sont conservées : on devrait plutôt parler de découvrable. La voiture peut se refermer grâce à une capote classique ou à des panneaux de plexiglas. Seulement deux autres exemplaires différents seront créés.
Les Mercedes
Avec l'arrivée nouveau Président Chadli Bendjid en 1979, une nouvelle page est tournée avec les Citroën et c'est maintenant que Mercedes deviendra pour de bon la voiture des présidents de l'Algérie, elle commence à s'écrire (après la 600 pullman vu précédemment) avec le modèle W126 qui sera aussi la voiture de son administration.
Avec les chefs d'état qui se succèdent, les modèles se suivent. Le plus remarquable est le S62 de la marque Maybach avant sa disparition (et avant de devenir une finition de la marque Mercedes pour sa Classe S), un véhicule destiné à Abdelaziz Bouteflika qui ne pourra pas l'utiliser puisqu'il sera atteint d'un AVC, il sera paralysé e net pourra plus se déplacer sans son fauteuil roulant.
Quoi qu'il en soit, on lui commandera une Mercedes 600 aménagée pour le transporter avec son fauteuil.
Au jour d'aujourd'hui, la présidence algérienne reste encore attachée à sa bonne étoile.
Cependant, en quelques rares occasions, la présidence a fait des infidélités à Mercedes avec une autre Allemande, la BMW.
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