top of page

SONACOME : Le miracle algérien

Si il y a une marque qui fait la fierté des algériens, c'est bien SONACOME, elle associe une double image, celle d'être le fleuron de l'industrie en Algérie, et celle d'être une entreprise citoyenne. Bien que son histoire est restée comme figée dans le temps, elle prend sa genèse pendant la guerre de libération nationale pour prendre son envole avec l'indépendance de l'Algérie, tout un symbole que les autorités algériennes ont su faire fructifier à leur avantage. Pour mieux vous expliquer, on vous remet dans le contexte historique.

Usine Sonacome
Usine Sonacome

Préambule


La guerre de libération nationale éclate en 1954 après 124 ans de présence française, la France essaie de contrer les révolutionnaires et essaie par la même occasion de prendre la faveur de la population indigène en développant le pays à travers le Plan de Constantine tout en ayant les yeux sur les réserves pétrolières du Sud Algériens que les Français n'était pas prêt à concéder.


Berliet s'implante fortement en Algérie


C'est ainsi que l'entreprise Berliet déjà bien présente en Algérie depuis le début du siècle à travers ses camions destinées à la recherche pétrolière dont vous pouvez lire son histoire ici va s'implanter en 1957 fortement en créant la première usine de camion en Algérie sise à Rouiba prés d'Alger et inauguration de la première ligne d’assemblage en 1958 avec des succursales implantées à : Hussein Dey, Constantine, Oran et Ouargla. L'usine connait un essor rapide avec un grand succès commerciale booster par les besoins pour la recherche pétrolière.



En 1962, l'Algérie accède à son indépendance et les intérêts Français en Algérie son mis à mal malgré la signature des accords d'Évian dans prévoyait la protection des économies de la France en sol Algérien. Mais un vague de nationalisation des entreprises est lancé par le président Algérien de l'époque Houari Boumediene.



Création de la Sonacome


Malgré une bonne entente entre les frères Berliet et le Président, l'usine de Berliet Algérie sera nationalisé en 1967 au profit de l'entreprise Sonacome (Société Nationale de Constructions Mécaniques: la Sonacome). Une nouvelle marque est née et elle portera haut et fort le drapeau Algérien dans ses causes nationalistes en Algérie et à l'internationale, l'Algérie était alors appeler la Mecque des révolutionnaires. Vitrine d'une Algérie victorieuse et accès sur l'avenir, il en demeure pas moins que la gamme de produits Sonacome reprenait celle de Berliet. Quoi qu'il en soit, la Sonacome bénéficiait d'un monopole d'état et les camions Berliet dont l'Algérie à garder les brevets était d'une fiabilité à toute épreuve, alors pourquoi changer une équipe qui gagne ?




De son côté, Berliet entre dans le groupe Michelin (via Citroën) en 1967, puis dans dans le groupe RNUR en 1975 et fusion en 1978 avec SAVIEM, prend le nom « Renault Véhicules Industriels » (RVI). Elle finira par disparaitre en 1980.



La gamme Sonacome


Alors, la Sonacome développe des variantes des modèles existants pour étoffer ses gammes :

- Les camions

- Les autocars, autobus, minicars, minibus

- Les camions spéciaux

- Le matériel tracté (remorques, semi-remorques, et autres………)

- Les pièces brutes de fonderie



Si avec ces gammes, la Sonacome répond à la demande de la nation en matière de développement, l'armée est son principalement client avec 60% de part de marché.

Comme avec sa branche civile, les camions Sonacome sont déclinés sous toutes leurs formes.



Des véhicules ont été exportés notamment en Afrique Sud Saharien, les pays arabes, certains pays d'Europe de l'est et même en Grenades avec un scénario rocambolesque (que vous pouvait lire ici), que se soit des tracteurs et autobus à usage économique, que se soit en matériels militaires dont plusieurs contingents ont été offert pour soutenir des causes (ce qui justifie ce que nous vous avons décrit plus haut). Ceci dit, dans les pays où les Sonacome ont roulés ils ont été fortement appréciés. Malheureusement le commercial de la marque n'a pas suivi pour offrir une stratégie d'exportation, il est vrai que la priorité était prioritairement de combler le besoin national et accessoirement redoré l'image de l'Algérie qui adopte une politique socialiste.



La Structure de la Sonacome


La SOciété NAtionale de COnstruction MEcanique (SONACOME) a été crée par ordonnance n° 67-150 du 09/08/1967 ayant pour vocation d’exploiter et de gérer les usines de construction mécanique du secteur public.

En 1970, Sonacome et Berliet signe un contrat d’industrialisation d’une gamme de 7 véhicules et construction du complexe industriel produits en mains en Algérie (sur 300 ha avec 10 000 personnes).

Son schéma d’organisation regroupe dix divisions dont la DVI future SNVI.


Ces activités sont :


  1. Activité production

Cette activité est assurée par (04) quatre unités opérationnelles qui sont :

  • Division Véhicules Industriels (D.V.I) : Cette unité ayant pour activité d’origine, le montage de camions et d’autobus, leurs ventes ainsi que la distribution de pièces de rechange. Elle a été restructurée par la SONACOME pour la fabrication intégrée des camions, autobus et pièces de rechange. La D.V.I fabrique actuellement (07) sept type de produits de base camions, autobus, autocars. Le taux d’intégration global moyen en usine est de l’ordre de 58%, ce qui nécessite la mise en œuvre d’une technologie variée et complexe au sein des différents centres de fabrication dont les plus important sont :

- La forge

- L’emboutissage

- L’usinage et traitement thermique

- Le montage

  • Unité Carrosserie de Rouiba (U.C.R) : Mise en production en Septembre 1979, cette unité intégrée initialement au C.V.I/ Rouiba, est autonome depuis 1987. Sa fonction est : fabriquer toutes une variété de produits de carrosserie portées ou tractées.

Elle dispose pour cela des ateliers principaux suivants :

- Atelier de débitage

- Atelier de mécanique

- Atelier d’assemblage

- Atelier de montage

- Atelier de peinture

  • Unité Fonderie Rouiba (U.F.R) : Mise en production en 1984, cette unité intégrée à l’origine C.V.I/ROUIBA, est autonome depuis le 01/01/1987. Elle est d’une capacité contractuelle de 10.000 tonnes/an de pièces de brutes de fonderie.

  • Unité de Carrosserie de Tiaret (U.C.T) : Mise en production en 1982, est d’une capacité contractuelle de 9000 carrosserie/an. La carrosserie de Tiaret fabrique essentiellement le matériel tracté et les équipements destinés à faire monter sur des châssis cabine SNVI.


  1. Activité étude et recherche

Cette activité est assuré par l’Unité d’Étude et Recherche « UER ». Elle a pour missions :

- L’innovation et le lancement de nouveaux produits

- L’amélioration de la qualité et la fiabilité

- L’acquisition et la maîtrise de nouvelles technologies

- La diversification des sources d’approvisionnement


  1. Activité de distribution et maintenance

Cette activité est assurée sous les directives de deux (02) directions importantes :

  • Direction Marketing et Ventes (DMV) : Pour améliorer sont potentiel de distribution, la SNVI a mis en place une unité gestion produit. Implantée à Rouiba sur le site du complexe, cette unité a pour missions principales :

- Réception et contrôle véhicules.

- Mise en carrosserie des véhicules.

- La préparation de ces véhicules.

- Livraison vers les unités commerciales.

- Gestion des stocks.

  • Direction Centrales Après Vente (DCAV) : L’importante activité de la DCAV, est assurée par onze (11) unités commerciales réparties à travers le territoire national dont notre unité de Ouargla.

La DCAV est chargée d’assurer :

- La vente des véhicules neufs

- La vente de pièces de rechange

- Le service Après Vente

- La réparation et la rénovation des parcs régionaux de ces produits.




La Sonacome se transforme en SNVI




En 1981, Sonacome change d'identité, elle devient la S.N.V.I (Entreprise Nationale de Véhicules Industriels) devient une entreprise publique socialiste (EPS). La S.N.V.I est née à l’issue de la restructuration de la SO.NA.CO.ME et le décret de sa création lui consacra un statut d’entreprise socialiste à caractère économique régit par les principes directifs de la Gestion Socialiste des Entreprises (G.S.E).



En 1995, la S.N.V.I a changé de statut juridique pour devenir une Entreprise Publique économique régie par le droit commun : la S.N.V.I est alors érigée en Société Par Actions (SPA), au capital social de 2,2 milliards de Dinars. La S.N.V.I devenue groupe industriel.


En 2011, la S.N.V.I change de nouveau de statut juridique pour devenir un Groupe Industriel composé d’une Société Mère et de quatre filiales.



En 2015, gros bouleversement au sein du Groupe suite à la réorganisation du Secteur Public Marchand de l’État en date du 23 Février 2015, l’EPE FERROVIAL et toutes ses participations a été rattachée au Groupe SNVI.

En 2018 le Groupe SNVI est constitué de :

  • Epe Fonderies de Rouïba (FO.R),

  • Epe Véhicules Industriels de Rouïba (V.I.R),

  • Epe Carrosseries Industrielles de Rouïba (C.I.R),

  • Epe Carrosseries Industrielles de Tiaret (C.I.T),

  • Epe Entreprise Rénovation Véhicules Industriels (E.R.V.I),



Nouveaux modèles, un baroud d'honneur


Une des critiques faites aux produits Sonacome/SNVI, c'est le fait que les modèles produits depuis sa création sont pratiquement les mêmes qu'aujourd'hui.

En 2024, pour créer un renouveau, la SNVI présente de nouveaux modèles à venir pour la marque : les nouveaux camions K 7,5 et K12 qui ont remplacé respectivement les légendaires K 66 et K 120. L’autre nouveauté est le lancement de la production de bus de 33 places, 49 places et 100 places.



Cependant les connaisseurs reconnaissent la paternité de ces modèles à l'entreprise chinoise Landking.



En 2012, la SNVI est partie signataire de la convention portant création d'une société algérienne de production de poids lourd de type Mercedes-Benz.

La partie algérienne détient 51% du capital de cette société représentée par la SNVI (34%) et le ministère de la Défense nationale (17%), tandis que le fonds d’investissement émirati "Aabar" détient un taux de 49%.

Daimler/Mercedes-Benz est le partenaire technologique de ce partenariat.

Trois sociétés à capitaux mixtes avaient été créées en juillet 2012 dans le cadre de la mise en œuvre de protocoles d’accords algéro-émirati-allemands pour le développement de l`industrie mécanique nationale.


Mercedes-Benz Rouiba (SAPPL-MB)
Mercedes-Benz Rouiba (SAPPL-MB)

La SNVI passe les armes


En 2021, changement de casquette pour la SNVI, le groupe passe sous tutelle de la Direction centrale de l'industrie militaire, relevant du ministère algérien la Défense nationale.

En 2022, le groupe public Madar Holding prend la participation de 34 % détenue par SNVI dans la société Renault Algérie Production (RAP) d’Oued Tlelat (Wilaya d'Oran).


Que reste t'il de la Sonacome ?

Déjà pour résumer nos propos, l'unique fait qu'on nomme encore Sonacome alors que celle ci est devenue SNVI démontre notre attachement au nom original.

Du coté commercial, l'entreprise continue `prospérer économiquement, cependant notre regard se tourne principalement sur le regard des algériens pour leur marque fétiche.

Certains nostalgiques déploreront le fait de ne plus voir la marque Sonacome dans le gotha des marques véhicules, pour eux, ce qui était le symbole de la puissance industrielle algérienne à vendu son âme. Pour les autres, avant-gardistes, la nouvelle restructuration inaugure un avenir prometteur en cohérence avec le monde moderne et d'une gestion plus seine. Alors de quelle partie êtes vous ?


PRIX DE LA PROMOTION INTERNATIONALE (INDUSTRIE MECANIQUE) 								De gauche à droite : M. AKROUF (Directeur Général de la SONACOME), M. ABDESSELAM (Ministre de l'Industrie), M. Maurice SCHUMANN (Ancien Ministre, Membre de L'IIPP) et Mme Gisèle RUTMAN (Président du Comité Exécutif de l'IIPP).
PRIX DE LA PROMOTION INTERNATIONALE (INDUSTRIE MECANIQUE) De gauche à droite : M. AKROUF (Directeur Général de la SONACOME), M. ABDESSELAM (Ministre de l'Industrie), M. Maurice SCHUMANN (Ancien Ministre, Membre de L'IIPP) et Mme Gisèle RUTMAN (Président du Comité Exécutif de l'IIPP).

Comments


bottom of page