Le géant allemand de l'automobile, Volkswagen, envisage un retour sur le marché algérien après plusieurs années d'absence. Une délégation de haut niveau du constructeur est attendue en février prochain pour explorer les possibilités d'implantation industrielle, marquant un potentiel tournant pour l'industrie automobile du pays.
L'Algérie, qui amorcé des réformes ambitieuses pour relancer son secteur automobile, offre désormais un cadre plus attractif pour les investisseurs étrangers. Volkswagen, qui avait arrêté ses activités en Algérie en 2021, semble intéressé par ces changements. Le retrait du groupe était survenu dans un contexte de crise, marqué par la condamnation du dirigeant de son ancien partenaire local, Sovac, et par la fin des avantages liés au système de montage CKD/SKD.
Depuis, les autorités algériennes ont récupéré des infrastructures clés, comme l'usine de Relizane, autrefois exploitée par Volkswagen. Ces initiatives visent à créer une industrie locale forte, impliquant la dépendance aux importations et dynamisant l'économie.
La visite de la délégation de Volkswagen en Algérie aura pour objectif d'évaluer les capacités industrielles et de sous-traitance locales. Selon Rachid Bakhchi, président de la Bourse de sous-traitance et de partenariat pour l'ouest algérien, les représentants du constructeur allemand étudieront les infrastructures existantes et les réformes mises en place pour encourager les investissements étrangers.
Volkswagen pourrait également explorer les possibilités offertes par les nouvelles usines de production de composants , comme les batteries et autres pièces détachées. Ces unités sont en cours de développement pour soutenir les constructeurs automobiles présents en Algérie, notamment Fiat, qui a inauguré une usine à Oran en décembre 2023.
Le retour potentiel de Volkswagen intervient dans un contexte où d’autres constructeurs internationaux manifestent leur intérêt pour le marché algérien. Le groupe Geely a récemment visité l’Algérie, et des négociations sont en cours concernant la possible relance de l’ancienne usine Kia à Batna. Le constructeur sud-coréen Hyundai a également exprimé son intérêt pour une production locale.
Le ministère de l’Industrie a confirmé avoir reçu 36 dossiers de demande pour la fabrication de véhicules. L’objectif est de développer une véritable industrie mécanique basée sur un taux d’intégration significatif, tout en continuant à approvisionner le marché local à travers l’importation de véhicules en attendant le développement de la production locale.