Zlatko Aerodynamic Line Cosmopolit

Je vous rassure de suite, non ce n'est pas un éléphant qui s'est assis sur le capot de ce véhicule. Il s'agit d'un concept aérodynamique radical.

L'histoire commence en 1992 dans la ville de Split en Croatie où un passionné d'automobile et plus particulièrement de Ferrari et conception avait décider de donner naissance à son rêve automobile bien loin de son activité professionnel.

L'aficionado de Ferrari de longue date, Zlatko Vukusic (il a nommé le restaurant-café qu'il possédait en l'honneur de la société d'Enzo) s'est penché sur la conception de voitures et plus particulièrement sur l'aérodynamisme pendant son temps libre. Grâce à des contacts avec l'ancien ingénieur en chef de Ferrari, Giotto Bizzarini au début des années 90, le Croate a pu obtenir une audition chez Ferrari avec Sergio Scaglietti. Après avoir été montré aux dessins de Vukusic, Scaglietti a commenté qu'il était comme un Léonard de Vinci des temps modernes, bien que probablement dans le sens de l'audace de ses créations plutôt que de leurs qualités esthétiques.

Vukusic affirme que Ferrari a exprimé un intérêt sérieux pour son concept aérodynamique mais qu'ils n'ont pas pu s'entendre sur le prix à payer pour son idée. Bien avant que les négociations avec Maranello ne se détériorent cependant, Vukusic avait été en mesure de faire en sorte qu'un moteur et une boîte de vitesses Ferrari 328 V8 lui soient fournis pour produire un prototype fonctionnel. Il a décidé de s'y attaquer seul et de construire lui-même le concept. Avec Ferrari hors de l'image, Vukusic s'est plutôt tourné vers une Nissan Silvia (type S12). La carrosserie de la Silvia n'a pas seulement été entièrement retravaillée (extérieurement), le moteur avant a été retiré et le Ferrari V8 a été installé dans une configuration de moteur mi-arrière. Lorsqu'elle a été présentée au public pour la première fois au Salon de l'auto de Bologne en 1994 (la voiture serait ensuite également vue à Genève et à Francfort l'année suivante), les regards très inhabituels ont attiré leur juste part d'attention. Pas étonnant car ce n'était pas une voiture que quiconque passait sans une double prise!

Cette partie avant non conventionnelle avait déjà été vue sous une forme un peu moins radicale sur le Marcos Mantis XP de 1968, mais le Cosmopolit - c'est le nom que Vukusic avait donné à son idée - a continué la forme concave dans le pare-brise et le toit; Vukusic affirmant que l'avantage de cette conception inhabituelle était un coefficient de traînée extrêmement faible.

Lors de l'IAA de Francfort en 1995, Zlatko Vukusic a été approché par des représentants de Mercedes-Benz. Ces discussions ont abouti à l'évaluation d'un modèle à l'échelle 1: 5 de sa conception dans la soufflerie Mercedes-Benz - et ces tests ont vraiment eu lieu. Les résultats ont été assez impressionnants: il s'est avéré 23% plus efficace du point de vue aérodynamique que n'importe lequel des prototypes internes de Mercedes à l'époque. De plus, il a également montré une excellente stabilité à haute vitesse.

Hélas, ici aussi les négociations ont fini par échouer. Cette fois (selon ce que Vukusic prétend en tout cas) parce que Mercedes-Benz voulait passer au-dessus de sa tête et traiter directement avec le gouvernement croate, l'objectif étant le règlement des dettes de la Croatie vis-à-vis de l'Allemagne. Vukusic a refusé de bouger - il prétend même avoir été suivi et intimidé par des agents du gouvernement croate afin de changer d'avis - Mercedes a perdu patience, s'est éloigné et cela a sonné le glas du Cosmopolit.

Au fil du temps, Zlatko Vukusic c'est retrouvé sans le sou. Il accuse Ferrari et Mercedes de s'être accaparé de ses brevets n'ayant eut que de 2 ans de salaire en contrepartie. Il a aussi perdu son restaurant bien-aimé. Il continu cependant de développer sa passion à travers le design automobile. Le Cosmopolit a été confisqué et se trouve dans une fourrière à depuis des années, alors qu'on lui avait offert auparavant une grosse d'argent pour son achat de la part d'un riche de Dubaï. Le designer Vukušić a poursuivi la ville de Split pour les dommages de 110 millions de kunas, ce procès pour marathon dure depuis 15 ans et sa fin est encore à venir, en attendant sa justice, Zlatko Vukušić a publié le livre "Unlimited" sur son cas. Une triste fin pour ce qui aurai été la première voiture Croate et une expérience désenchanteur pour son créateur.